Archive | janvier, 2010

Avis à la population

25 Jan

Petit lecteur, ce n’est pas que je ne t’aime pas, hein, mais lorsque je suis chez moi je n’ai pas de traitement de texte pour avoir une chance de taper trois lignes d’affilée ET de pouvoir ensuite faire des modifications sans tout effacer préalablement (le site du Monde n’étant pas très ouvert aux rapides retournements de veste, contrairement à ce que l’on pourrait penser) ; et de toutes façons je n’ai pas envie et en ce moment encore moins puisque je suis en train de m’enfiler (à défaut de tiramisu…je n’ai plus droit aux tiramisu jusqu’à nouvel ordre, pour cause de tenue de ski déjà trop étroite pour mes fesses rembourrées au beurre breton, et qui menace subséquemment d’exploser au moindre mouvement) tous les épisodes de HUSTLE et c’est pur bonheur (le tiramisu aussi d’ailleurs).

Et lorsque je ne suis pas chez moi, pour une raison qui m’échappe mon chef n’a pas l’air trop décidé à me rétribuer pour tenir mon blog, alors que je suis quand même nettement plus douée dedans qu’en fiscalité quand même.

J’en suis donc réduite à travailler en douce, pendant mes pauses, obligée d’avaler mes lentilles trop cuites en vingt minutes seulement le midi…

Tout ceci petit lecteur pour te prévenir que mon emploi du temps de cette semaine clignote en rouge sang et que si j’étais toi, je ne m’attendrais pas à une foule de mises à jour…ou alors tu t’arranges pour qu’il m’arrive quelque chose de sympa.

Chéri me dit « Mais attend, tu plaisantes, et ton ex qui te doit des MILLIERS D’EUROS et qui t’appelle pour t’informer qu’il a malheureusement fait une fausse manip’ et que sa banque t’a donc malencontreusement versé 70 euros…en te demandant de lui faire un chèque pour les lui renvoyer????  »

Sauf que non…je crois que la prochaine chronique portera plutôt sur…(tadadamdadam…roulements de tambours !) : les enfoirés affectifs !(mais c’est aussi Chéri qui m’a donné l’idée, qu’il en soit donc mille fois remercié!)

D’ici là, relisez bridget jones!

Les tribulations d’un inspecteur des impôts au sein de la vraie vie des vrais gens

22 Jan

Déjà, autant le savoir : l’inspecteur des impôts (ou : I I) vit dans la solitude la plus crasse, la plus complète et la plus noire.

Voui.

Il voudrait vous y voir, vous, si personne n’acceptait de vous fréquenter de peur de la contagion ou pire de la notification de redressement (rebaptisé quelque peu ironiquement en « proposition de rectification », comme si le contribuable avait réellement la possibilité de répondre « J’ai fraudé MAIS je refuse cette proposition qui m’est faite gracieusement ») suite à estimation des tableaux de maître traînant négligemment dans votre salle à manger.

L’I I erre donc seul, de bar en bar le soir, pour tromper son ennui et sa propension naissante à la misanthropie (d’où ensuite les légendes urbaines qui voudraient qu’il vive la nuit uniquement, dorme dans un cercueil et opère ses prélèvements directement sur la bête au moyen de ses longues canines…).

Heureusement, il dispose d’une échappatoire : fréquenter les autres membres de son conglomérat.

Qu’il rencontre, au choix, sur son lieu de travail ou, mieux, dans un lieu dédié, sorte d’immense Meetic non virtuel sponsorisé par Labello et Durex, où l’on enferme 700 membres de chacun des sexes pendant 9 à 11 mois, leur fournissant logement, cafeteria comme dans Hélène et les garçons, alcool, soirées en tous genres et bonne vieilles rencontres sportives se finissant dans les douches : l’école nationale des impôts.

Où l’I I trouvera enfin son âme sœur et pourra se reproduire.

Et où il pourra également apprendre les bases de la fiscalité si sa vie sociale et amoureuse lui en laisse le temps.

Tout n’est pourtant pas gagné pour l’I I qui pourra souhaiter malgré tout rencontrer des population n’appartenant pas à sa caste, histoire de se diversifier un peu et de ne pas raconter comme histoire drôle QUE celle de l’inspecteur des impôts ou celle des deux contrôleurs.

Il devra alors avoir une imagination suffisamment développée pour être capable non seulement de s’inventer un métier d’emprunt, mais également de faire vivre et évoluer son personnage tout au long des rencontres.

L’I I est donc appelé à devenir également totalement mythomane à brève échéance…

Il dispose également de la possibilité, comme font certains parait-il, de déclarer directement « Je ne peux pas te dire ce que je fais, c’est secret d’état ».

Hélas, rien n’excite en fait autant la curiosité d’un interlocuteur.

Il est donc conseillé à l’I I de s’inventer un métier qui ne passionne pas les foules et ne nécessitera jamais le moindre recours à ses services : ni informaticien qu’on n’hésitera jamais à appeler même à trois heures du mat’ pour un problème d’UC qui flambe, estimant très logiquement que ledit informaticien est sans doute un nolife qui à trois heures du mat est en train de jouer à WoW, pas un gars qui doit être en forme pour une vérification de comptabilité le lendemain matin ; ni journaliste, car les soldes de presse, ce n’est pas fait pour les hamsters.

(A noter que l’inspecteur qui ne se cache pas (le fou !) connaît d’ailleurs bien le système puisque il est personnellement mis à contribution tous les mois de mai lorsque arrive la saison des jolies feuilles bleues qui tombent non des arbres mais dans la boîte aux lettres !)

Plutôt genre éboueur pour ceux qui ne prévoient pas d’évoluer dans le grand monde.

Aux dernières nouvelles, personne ne les appelle en leur demandant de venir s’occuper de leur container…

Eviter les métiers sujets à caution : instit ou prof ; conducteur de RER (sauf éventuellement si vous vivez dans l’arrière pays ariégeois) ou de TGV ; dame de la caf (vous seriez  la première à avoir un mot à lui dire à celle-là !)…

Ne pas en profiter pour s’inventer une carrière artistique : on finira toujours par vous demander de présenter votre super pote Benabar ou votre grand ami Depardieu.

Avec tout ça, l’I I est paré : une famille, des amis, il ne lui reste plus qu’à s’amuser au boulot pour être heureux !

Mais le sujet sensible des activités de l’I I au sein de son administration secrète un peu comme la cave de Batman sera l’objet d’une autre étude…

 

Pornographie trop flagrante

19 Jan

J’ai envoyé il y a quelques temps une chronique pour être publiée dans un quelconque journal.

Lorsque je reçois des nouvelles de ma candidature, c’est pour apprendre qu’elle est techniquement très bien écrite, mais impubliable pour cause de références trop fréquentes et trop crues au sexe.

Je ne comprends pas.

Comment?

Mais la chronique traite des moyennes sections de maternelle!

Comment aurais-je pu, même à l’insu de mon plein gré, écrire de telles cochoncetés dans une chronique parlant des moyennes sections de maternelle, franchement???

Oui ben si, c’est comme ça et c’est pas autrement, voilà !!!

Va falloir que j’oublie la tartiflette au coucher, moi, ça me fait faire des rêves particuliers…

Les illusions perdues

19 Jan

Il y a maintenant quelques semaines, je me suis fait plaquer !

Par mail en plus (toujours mieux que le petit mot sous la porte ou le changement de statut facebook, vous allez me dire..).

Si, si !!!

Par un collègue.

Que je venais de rencontrer, quelques trois jours plus tôt, lors d’une réunion parisienne.

Et qui m’a donc envoyé sans réels signes avant coureurs (des mails pour me dire « c’était sympa hein cette réunion ? J’ai été très heureux de faire ta connaissance ! » n’étant pas réellement ce que j’appelle des signes avant-coureurs…) ce qu’il convient d’appeler une lettre de rupture.

Tout y est : la culpabilisation (« tu es trop compliquée pour moi » et c’est pourquoi notre amour jamais ne pourra éclore), la tentative de blessure de l’amour propre (« je ne comprends rien à ta personnalité », sous entendu elle est minable, ta personnalité), l’homme qui a tenté de lutter mais le destin et surtout ma minable personnalité ont pris le dessus (« On ne va nulle part, je n’ai pas envie de continuer sur cette base ! »), je dis des choses dont je ne pense pas le premier mot comme si c’était l’autre qui les avait dites (« Je dois être trop con pour te comprendre et pour toi ») histoire que l’interlocutrice se demande si elle ne vient pas d’atterrir dans le pays d’Oz où la réalité n’est plus la même… 

En tous cas, rien que je pourrais attendre de la part d’un collègue avec qui je serai amenée à travailler en collaboration dans les mois qui viennent. Dans ce qui va donc être un esprit de franche camaraderie.

Je le sens. 

Edit : après cette rupture dramatique, le collègue a repris contact en s’excusant, j’ai donc supprimé la chronique que je venais juste de mettre en ligne, des fois que.  Et quelques jours plus tard, il a recommencé, encore plus théâtral, moulinets des bras et tout et tout. 

Je suis heureuse de savoir que mon aimant à boulets /tarés / psychopathes marche même au boulot…

On rigole chez Google !!!

18 Jan

Alors voilà lecteur si toi aussi tu veux rigoler, tu vas sur la page d’accueil de google.

Puis tu tapes « Chuck Norris ».

Et, attention, super important, tu cliques sur « J’ai de la chance »

Enjoy!

Wè, je suis toujours bloquée sur ma dernière chronique.

Je vais passer à autre chose en attendant de trouver l’inspiration, je crois.

Traumatisme!!!!

15 Jan

Bon ben voilà, c’est pas pour dire mais chuis traumatisée !

Je sais pas exactement ce que de votre coté vous avez pu ressentir le jour où vous vous êtes rendus compte que vos parents avaient probablement fait des choses inavouables pour arriver à vous concevoir, ou, pire, le jour où vous les avez surpris en train de mettre en route votre petit frère (car je n’imagine pas plus que vous que vos parents plus que les miens aient pu faire des galipettes pour autre chose que la finalité relativement honorable de la mise au monde d’un truc geignard et rouge…), mais moi je l’ai revécu en direct live hier soir…SI, SI !!!

Je venais de me glisser dans mon bain à 70 degrés (il en faisait peut-être moins, je ne sais pas, mais toujours est-il que le différentiel de température entre mon appart et l’eau était très élevé !), ou plutôt j’étais dans mon bain depuis une bonne demi-heure mais comme d’hab jusqu’à là je papotais au téléphone, et je m’étrillais tranquillement, quand, sursaut : la ptite vieille d’en-dessous était probablement en train de se faire égorger parce que j’ai entendu des cris à fendre l’âme !

Hésitation : est-ce que ça valait le coup de sortir de mon bain encore chaud et de risquer la mort dans les escaliers alors qu’elle était peut-être déjà clamsée?

Ah ben tiens, non, en fait c’était pas des cris style films d’horreur, c’était plutôt……OH MON DIEU !!!!!!!!

Y’avait des gens en train de s’envoyer en l’air juste à côté de ma salle de bain ! En poussant en prime de grands cris orgasmiques !!!!

L’horreur de ma situation ne vous apparait peut-être pas comme ça au premier coup d’oeil, mais elle existe !!

Il faut savoir que je n’ai que trois voisins : la voisine du dessous, qui a plus de 80 ans, et que j’imagine vraiment très mal à quatre pattes en train de hurler « Oui vas-y prend moi toute! »

Ceux de droite, un couple de retraités dans les 65 ans, que je n’ai jamais vus qu’en train de prendre soin de leur jardin, et qui ne m’ont jamais donné l’impression d’être supers chauds (en tous cas, ils ne m’ont jamais proposé de participer…)

Et celle du dessus, qui vit seule et passe son temps à parler de sa fierté d’avoir marié son fils et passe l’aspi à 23 heures le soir après le film, visiblement parce qu’elle n’a pas d’autre façon de s’occuper (alors que moi oui : je dors !!!)

Quel que soit le ou les protagoniste(s) à l’origine du chahut pour lequel j’étais aux premières loges, de toutes façons ce n’était pas une image très excitante qui risquait de s’imposer à moi.

Et avec le boucan, non seulement les cris mais en plus les bruits de sommier et les appréciations flatteuses sur les performances étalonesques du Monsieur, dit « Oh oui », c’était difficile de me concentrer sur autre chose….

J’étais coincée dans la salle de bain, pas possible d’allumer la télé au maximum pour étouffer les bruits, et difficile d’en sortir puisque j’avais pas encore fait mon shampoing ni tout ce que j’avais prévu….

J’ai donc bu le calice jusqu’à la lie, en me disant que le prochain qui osait me faire remarquer que j’étais bruyante serait envoyé direct chez mes voisins histoire de se faire une idée de ce que pouvait être une session de sport en chambre « bruyante » !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Les voyages forment la jeunesse

14 Jan
Un avion de ligne tombe dans l'eau en plein Pacifique Sud. 
Trois survivants seulement: le pilote, un steward, et une hôtesse. 
Ils s'accrochent aux débris qui flottent.
 Après avoir dérivé pendant une semaine, ils arrivent sur une île complètement déserte. 
Au bout de quelques jours, ils commencent a comprendre qu'ils ne seront jamais secourus.
La vie s'organise.
 Ils construisent une cabane; la nature généreuse leur fournit viande, fruits, eau fraîche; 
ils sont beaux, jeunes.
  

Après 1 mois, l'hôtesse se décide à parler aux deux autres :
- Écoutez, nous sommes seuls peut-être pour toujours.
 Nous nous sommes toujours respectés, nous avons notre intimité, tout est très chouette.
 Mais je sens que nous souffrons d'un certain manque.
 Je sais que vous n'osez pas en parler, alors je le dis moi-même: je suis d'accord !
 Il suffit de s'arranger... par exemple, toi les jours pairs, et toi les jours impairs. 
S'il y a le moindre problème, on en parle.
  

Ils s’arrangent comme ça, et tout se passe très bien.
  

Malheureusement, après deux mois, l'hôtesse attrape un virus foudroyant et meurt. 
Les deux autres sont terriblement tristes, mais la vie se réorganise...
  

Au bout d'un mois, l'un des deux s'adresse à l'autre:
- Écoute vieux, le temps passe, c'est dur pour toi comme pour moi, alors autant en parler.
 Je suis jeune, je suis en manque, ça ne peut pas durer comme ça. Qu'est-ce que tu en penses?
L'autre le remercie d'avoir osé en parler et tout de suite le rassure en lui disant que c'est la même 
chose pour lui.
- Tu penses comme moi alors ?
- Oui je suis d'accord, et si ça ne va pas on en parle.
- D'accord, comment on fait ? Toi les jours pairs et moi les jours
impairs?
- D'accord, on essaie.
  

Ils passent des semaines formidables, mais un soir, l'un des deux dit à l'autre:
- Écoute, on a dit que si ça n'allait pas on en parlait... Et bienje trouve que ça ne va plus. 
On est seuls, on est jeunes d'accord, mais ce qu'on fait me gêne, c'est contre nature.
-Tu me rassures, dit l'autre, j'allais t'en parler. J'aimerais qu'on arrête. 
De toutes façons, les sensations ne sont pas les mêmes qu'avant..
- Tu es d'accord alors?
- Oui et toi?
- Oui.
  

- Bon, on l'enterre alors ?
 

So sexy !

14 Jan

Hier, tu es tombée amoureuse.

D’une voix, au téléphone.

Celle d’un contribuable.

 

Pas de chance.

 

Car tu te vois quand même assez difficilement le rappeler pour lui dire « C’est le Centre des impôts. Miam mioum, tu sais que tu me fais vibrer, toi ? »

On n’a pas idée non plus d’avoir une voix aussi sexy…C’est frustrant pour les interlocuteurs.

Et déstabilisant.

Alors que tu devais lui demander des renseignements sur sa situation, toute auréolée de la puissance conférée par ta mission régalienne, la voix ferme, persuasive, voire un peu dominatrice sur les bords (lorsque le contribuable tente de t’en imposer car dans la vraie vie c’est lui le patron et il ne comprend pas ce renversement des rôles), tu t’es retrouvée à rire nerveusement comme une lycéenne de college movie croisant le capitaine de l’équipe de basket à chaque réponse de ton interlocuteur.

Il faut dire qu’il te disait « Mais alors comment rectifier ma situation ? » et tu entendais plus ou moins « Oh oui, rectifie moi là maintenant tout de suite ».

Lamentable.

Pire, il avait tellement l’air d’un poussin perdu au milieu des méandres de l’administration fiscale qu’il est également parvenu à faire se serrer ton cœur de mère, et tu as quasi été sur le point de lui dire « Laisse tomber, payer des impôts c’est pour les autres ! ( ceux qui ont une voix grinçante)».

Bon, vu le nombre de sociétés de production qui le rémunèrent, tu tentes de te réconforter en te convainquant que, peut-être comédien ou chanteur, sa voix est son gagne-pain et que tu n’es pas la première à tomber dans le piège.

N’empêche.

Fichue vie que celle d’un inspecteur des impôts (qui ne peut même pas faire tranquillement du gringue à ses contribuables sans que le gros panneau « Déontologie » ne lui tombe sur le coin de la figure).

Que tu tenteras de décrire dans une chronique aujourd’hui ou demain…

Bonne humeur !!!

12 Jan

A défaut d’être capable d’installer un lecteur, le lien vers LA chanson qui met de bonne humeur dès le matin !

Réveillon 3 : suite et fin

12 Jan

La première partie de cette chronique est lisible ici.

Et la deuxième .

 

Tu rentres chez toi après une exténuante semaine de vacances à courir à droite à gauche, douze heures de route et quatre d’embouteillages en cadeau bonux supplémentaire.

 

Tu as découvert avec une joie sans mélange que
la Belgique ne fait vraisemblablement pas passer d’équivalent du code ni surtout du permis à ses ressortissants.

Le premier que tu as croisé sur l’autoroute a décidé de prendre ta sortie en passant directement sur les zébras et en te forçant à freiner sèchement alors que tu étais engagée sur la voie de décélération.

Qui plus est, tu as du faire quelque chose d’absolument abominable puisque ses grands gestes t’ont indiqué que tu étais une conductrice lamentable et qu’il était bien bon de ne pas venir te mettre une claque ou deux pour t’apprendre.

Le deuxième t’a doublée rapidement par la droite à la seule fin de te faire une queue de poisson en se rabattant à un mètre de ton capot.

 

Quant au troisième il ne supportait visiblement pas d’être doublé puisque il accélérait dès que tu tentais de le dépasser, pour reprendre une allure d’escargot dès que tu abandonnais en constatant qu’il allait plus vite que toi.

 

Ensuite, expériences pavloviennes aidant, la moindre plaque belge provoquait chez toi une peur panique.

Tu n’iras jamais là bas.

Tu tiens trop à la vie.

Tu ouvres ta porte avec l’idée de courir mettre le chauffage car la maison doit être un peu froide.

Hélas, il fait en fait une chaleur tropicale.

Le chauffage a été laissé à son maximum.

Six jours que tes beaux parents sont partis en laissant les radiateurs sur 60 degrés, équivalent chaleur 37°Celsius selon le thermomètre qui n’arrive pas à aller au delà.

Tes plantes sont mortes.

Tu n’as visiblement pas eu l’idée de les arroser suffisamment.

Le choc thermique a pu vaguement jouer, aussi !

Les fruits et légumes de la cuisine n’ont pas résisté non plus.

Heureusement, les oranges que tu avais acheté en grande quantité pour ton retour n’ont pas souffert : elles se sont volatilisées !

 

La poubelle, laissée pleine, a développé quelques formes de vie nouvelles qui intéresseront sans doute le CNRS et ont commencé à ramper partout dans la cuisine, dégageant au passage des odeurs particulièrement rebutantes.

Il est huit heures du soir, un dimanche, tu viens de te taper 16 heures de route bouchons et conduite dans la neige compris, tu meurs de faim, tes enfants hurlent à la mort le ventre vide eux aussi, tu recommences le boulot le lendemain matin et tu es dans ta cuisine en culotte à tenter de réparer les dégâts.

Un retour de vacances comme tu les aimes.

Tu regrettes le déshabillage massif lorsque tu montes dans les chambres : là-haut également, le chauffage est poussé au maximum, puisque tous les radiateurs sont dépendants.

Par contre, une fenêtre a été laissée grande ouverte, histoire d’aérer sans doute.

Six jours que tu réchauffes donc l’atmosphère qui en a bien besoin en ces temps de gel, tes voisins doivent t’en être extrêmement reconnaissants.

Un rapide calcul t’apprend que tu ne feras pas les soldes cette année pour vêtir tes héritiers, mais que les actionnaires de GDF vont toucher de gros bonus.

Après avoir appelé Chéri pour l’informer de la situation dont tu l’estimes responsable, d’une voix aussi glaciale que les draps dans lesquels tu dormiras ce soir malgré ta contribution à l’assèchement des nappes de gaz, tu obtiens quelques réponses à la question simple que tu lui demandes de transmettre « Pourquoi ???? Pourquoi nom d’un ptit bonhomme en mousse ????? Pourquoi tant de haine ???? » :

« Ah bon, comment, nous aurions laissé le chauffage allumé, meuh non, ou alors ce doit être une erreur ? »

Puis « En fait on a cru couper le chauffage. »

Puis  «  On a essayé de le couper mais on a pas réussi »

Puis  « On a pensé que comme ça vous rentreriez dans une maison chaude, on s’en serait voulu qu’elle reste froide ! »

Et enfin « On l’a laissé parce qu’il ne faut jamais laisser une maison sans chauffage sinon elle gèle ! » (Ben oui, six jours avec le seul système d’antigel, et c’est la fin !)

Impression de relire le conte du pot de sel, et qu’on te prend juste un tout petit peu pour une abrutie finie.

La prochaine fois que tu passeras chez eux, tu appelleras l’horloge parlante de Tokyo.

En oubliant de raccrocher en allant te coucher.

Non mais.