Les tribulations d’un inspecteur des impôts au sein de la vraie vie des vrais gens

22 Jan

Déjà, autant le savoir : l’inspecteur des impôts (ou : I I) vit dans la solitude la plus crasse, la plus complète et la plus noire.

Voui.

Il voudrait vous y voir, vous, si personne n’acceptait de vous fréquenter de peur de la contagion ou pire de la notification de redressement (rebaptisé quelque peu ironiquement en « proposition de rectification », comme si le contribuable avait réellement la possibilité de répondre « J’ai fraudé MAIS je refuse cette proposition qui m’est faite gracieusement ») suite à estimation des tableaux de maître traînant négligemment dans votre salle à manger.

L’I I erre donc seul, de bar en bar le soir, pour tromper son ennui et sa propension naissante à la misanthropie (d’où ensuite les légendes urbaines qui voudraient qu’il vive la nuit uniquement, dorme dans un cercueil et opère ses prélèvements directement sur la bête au moyen de ses longues canines…).

Heureusement, il dispose d’une échappatoire : fréquenter les autres membres de son conglomérat.

Qu’il rencontre, au choix, sur son lieu de travail ou, mieux, dans un lieu dédié, sorte d’immense Meetic non virtuel sponsorisé par Labello et Durex, où l’on enferme 700 membres de chacun des sexes pendant 9 à 11 mois, leur fournissant logement, cafeteria comme dans Hélène et les garçons, alcool, soirées en tous genres et bonne vieilles rencontres sportives se finissant dans les douches : l’école nationale des impôts.

Où l’I I trouvera enfin son âme sœur et pourra se reproduire.

Et où il pourra également apprendre les bases de la fiscalité si sa vie sociale et amoureuse lui en laisse le temps.

Tout n’est pourtant pas gagné pour l’I I qui pourra souhaiter malgré tout rencontrer des population n’appartenant pas à sa caste, histoire de se diversifier un peu et de ne pas raconter comme histoire drôle QUE celle de l’inspecteur des impôts ou celle des deux contrôleurs.

Il devra alors avoir une imagination suffisamment développée pour être capable non seulement de s’inventer un métier d’emprunt, mais également de faire vivre et évoluer son personnage tout au long des rencontres.

L’I I est donc appelé à devenir également totalement mythomane à brève échéance…

Il dispose également de la possibilité, comme font certains parait-il, de déclarer directement « Je ne peux pas te dire ce que je fais, c’est secret d’état ».

Hélas, rien n’excite en fait autant la curiosité d’un interlocuteur.

Il est donc conseillé à l’I I de s’inventer un métier qui ne passionne pas les foules et ne nécessitera jamais le moindre recours à ses services : ni informaticien qu’on n’hésitera jamais à appeler même à trois heures du mat’ pour un problème d’UC qui flambe, estimant très logiquement que ledit informaticien est sans doute un nolife qui à trois heures du mat est en train de jouer à WoW, pas un gars qui doit être en forme pour une vérification de comptabilité le lendemain matin ; ni journaliste, car les soldes de presse, ce n’est pas fait pour les hamsters.

(A noter que l’inspecteur qui ne se cache pas (le fou !) connaît d’ailleurs bien le système puisque il est personnellement mis à contribution tous les mois de mai lorsque arrive la saison des jolies feuilles bleues qui tombent non des arbres mais dans la boîte aux lettres !)

Plutôt genre éboueur pour ceux qui ne prévoient pas d’évoluer dans le grand monde.

Aux dernières nouvelles, personne ne les appelle en leur demandant de venir s’occuper de leur container…

Eviter les métiers sujets à caution : instit ou prof ; conducteur de RER (sauf éventuellement si vous vivez dans l’arrière pays ariégeois) ou de TGV ; dame de la caf (vous seriez  la première à avoir un mot à lui dire à celle-là !)…

Ne pas en profiter pour s’inventer une carrière artistique : on finira toujours par vous demander de présenter votre super pote Benabar ou votre grand ami Depardieu.

Avec tout ça, l’I I est paré : une famille, des amis, il ne lui reste plus qu’à s’amuser au boulot pour être heureux !

Mais le sujet sensible des activités de l’I I au sein de son administration secrète un peu comme la cave de Batman sera l’objet d’une autre étude…

 

7 Réponses to “Les tribulations d’un inspecteur des impôts au sein de la vraie vie des vrais gens”

  1. andreetcolette janvier 22, 2010 à 11:07 #

    Ca m’intéresse. Il y a de l’embauche ?

  2. kualaetmoi janvier 23, 2010 à 9:02 #

    Parce que les II ont une vie ? Ils ont le droit ?

  3. ninog janvier 23, 2010 à 11:20 #

    André, on a toujours besoin de retraités pour ne pas renouveler leurs emplois!

    Kuala, non, justement, pas le droit d’avoir une vie, rappelle toi mon contribuable à la voix suave que je ne peux même pas dragouiller tranquillement en lui disant que s’il ne m’invite pas au resto c’est la notif direct !
    Insupportable, non?

  4. robin avril 3, 2010 à 1:18 #

    tres bon texte . et c’est l’ex mari d’une inspecteur des impots qui t’ecrit ca ! ils vivent dans leur monde reculé de tout le monde et sont bien entre eux

  5. ninog avril 3, 2010 à 8:07 #

    Tu veux dire à l’ENI robin ou par la suite?

  6. robin avril 3, 2010 à 8:58 #

    par la suite . ils se sentent au dessus de tout car le contribuable se mettent a leurs pied et pense que leur entourage va se mettre aussi a leur pied dans la vie privee . et comme ca ne marche pas tout le temps ils se compenne entre eux . je sait de quoi je parle car je l’ai vecu ! et il n’y a qu’eux qui ont raison

  7. ninog avril 5, 2010 à 10:29 #

    Euuuuuuuuuuhhhh…..
    On ne doit pas parler de la même profession, ou alors il y a quelques décennies et je n’étais pas là, dans le genre « je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre… ».

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