L’exploit du jour

Ou comment Ninog vous apprend à vivre avec votre matos informatique sans vous prendre la tête.

Pas de chance, le toner de votre imprimante a rendu l’âme.

Enfin, pas de votre imprimante perso, non, de celle du boulot.

Et vous avez encore quelques centaines de pages à sortir avant ce soir, à la joie et au grand bonheur des contribuables qui vont recevoir vos missives dignes de celles d’un amoureux éperdu un jour de Saint valentin.

Vous vous mettez donc en quête d’un collègue habitué à ce genre de manip’(puisque vous vous partagez l’imprimante à 5), car visiblement, il ne s’agit pas simplement d’enlever remettre une mini-cartouche d’encre.

Il n’y en a pas.

Vous êtes assez interloquée : mais comment font-ils donc, depuis 4 ans ?

Ils n’ont jamais vidé un toner ?????

Bon, puisque c’est comme ça, vous allez innover !

Vous vous dirigez d’un pas ferme vers l’armoire aux fournitures.

Elle est fermée. A triple tour. On ne fait pas confiance aux employés, même une fois la rentrée scolaire passée.

De même de toutes façons que le bureau dans lequel elle est enfermée.

Ils auraient pu encore mieux assurer leurs arrières en employant Shirley, alias Cerbère pour la garder, mais c’était peut-être la précaution de trop, et ils n’auraient jamais réussi à en sortir quoi que ce soit, puisque toute fourniture ayant pénétré son bureau doit y rester à tout jamais.

Vous arpentez les couloirs une grosse demi-heure, jusqu’à trouver LA personne qui détient non seulement les clefs de l’armoire mais également celle du feignant qui n’est pas dans son bureau.

Moua ha ha ha ha !Vous êtes la chef toute puissante des fournitures.

Vous pourriez même, si vous le vouliez, prendre un stylo tout neuf pour remplacer celui qu’on vous a piqué. Un contribuable qui a voulu récupérer une partie de ce que vous lui extorquiez, sans doute…Mais vous n’avez pas de preuve, damned !

Vous vous contentez de chercher du toner.

Sachant qu’il n’y a pas deux imprimantes identiques dans tout le bâtiment, à ce qu’il vous semble, pendant que vous cherchez VOTRE référence (oui, dans un sursaut hallucinant de lucidité, vous l’avez noté ! ).

Enfin, vous l’avez !!!

Victoire !

Vous sortez à la force de vos petits bras encore tout endoloris par votre séance de Wii du WE dernier une boîte gigantesque, en vous disant qu’il doit y avoir dedans de quoi approvisionner votre imprimante en toner pour quelques longues années.

Vous l’ouvrez pour en prendre un.

Ah, tiens, en fait il n’y en a qu’un seul !

17 kilos.

Au moins !

Vous le traînez sur les 500 mètres de couloir, et arrivez devant l’imprimante.

Bon, encore deux minutes et vous lancez vos impressions !

Vous vous sentez forte.

Bon, oukèlson les instructions.

Il n’y en a pas.

Enfin, si, un minuscule dessin sur la cartouche.

Qui a l’air de dire qu’il vous faut commencer par sauter 5 ou 6 fois de suite sur un pied en agitant l’objet dans tous les sens.

Ridicule !!!

Vous enlevez la précédente.

Vous mettez la nouvelle.

Simplissime.

Vous lancez une impression.

Rien ne se passe.

Enfin, si, tous les clignotants se mettent en route !!!

Vous rouvrez, ressortez la bête, la réenfilez dans son habitacle.

Toujours pas d’impression.

Vous sautez 5/6 fois sur un pied en l’agitant.

Oui, vous êtes ridicule, vous confirmez.

Mais ça ne fonctionne toujours pas.

Vous commencez à suer à grosse gouttes, d’autant que vous avez l’impression de vous faire un tour de rein à chaque fois que vous ressortez la chose immonde pour tenter de relire les ptits dessins.

Des ptits dessins, alors quoi, ça leur aurait coûté si cher de joindre un mode d’emploi ?

Même pas obligatoirement en français, hein, je veux dire, anglais, allemand, néerlandais feraient parfaitement l’affaire, c’est bien simple, vous vous sentez même capable de déchiffrer du cyrillique alors que vos cours de russe remontent salement et que de toutes façons il n’est pas vraiment dit que la transposition sonore du russe au français vous guide vraiment.

Même si le premier mot que vous avez décrypté était « perestroika » et que vous avez eu l’impression d’avoir un don naturel pour les langues car vous en avez immédiatement saisi la signification.

Il est temps de passer aux choses sérieuses, et surtout aux méthodes qui ont fait leur preuves.

Vous commencez par l’imposition des mains.

En grommelant des incantations, sait-on jamais, des fois que ça marche mieux.

Après avoir tenté votre va tout, comprendre sautiller en rythme toute nue à la pleine lune autour de l’imprimante après avoir allumé de l’encens et tracé des signes cabalistiques dessus au typex, vous abandonnez.

Vous le faites savoir à la machine diabolique en lui filant un coup de pied bien placé (oui,
la Wii vous a rendue incroyablement souple).

C’est le moment qu’elle choisit pour ronronner à nouveau.

Ce soir, vous appliquerez la méthode sur chéri.

Sait-on jamais…