Ninog versus Voldemort : évènements préliminaires

8 Mar

Je mets cette première partie en attendant de parvenir à raconter la suite, c’est un peu difficile psychologiquement et cela demande du temps…

J’ai tapé tout cela d’une seule traite, j’y ferai probablement des corrections en rédigeant la suite, au fur et à mesure que je tente de me souvenir des évènements.

 

 

Tu t’es séparée du père de tes enfants pour des raisons on ne peut plus banales : des maîtresses de son côté, et la gracieuse idée de laisser traîner leurs mails sur l’ordinateur familial, une inappétence sexuelle du tien, après avoir lu lesdits mails, et enfin une jalousie trop violente pour être supportable, à l’idée que tu puisses désirer te venger en couchant également à droite à gauche (comme si tu en avais le temps…).

 

Trop heureuse d’être débarrassée de ce qu’il convient d’appeler un boulet lorsque un homme te fait une crise de nerf par jour en te citant les amants que tu n’as même pas eu la pertinence de prendre, tu acceptes même sa demande de prendre les enfants chez lui quelques mois, afin d’apprendre à les connaître (Il faut dire que depuis des années il ne vient vous voir que le WE et qu’il connait à peine leurs prénoms), et en attendant que le divorce soit prononcé.

 

Il s’est chargé de déposer la demande, conjointe et en accord sur tout, via son amie avocate.

 

Un an et demi plus tard, le divorce n’était toujours pas prononcé, en contactant ton propre avocat tu apprendras qu’aucune demande n’a jamais été déposée mais que par contre monsieur s’est fendu de quelques courriers auprès de la caf et autres organisations pour t’accuser d’avoir quitté le domicile conjugal en lui laissant, pauvre homme dépourvu, les enfants que tu as abandonnés au passage.

 

En récupérant des papiers personnels, tu trouves au milieu de ceux-ci une convention, signée entre voldemort et une jeune fille qu’il t’a présentée, lorsque vous vous êtes connus, comme sa sœur.

 

Tu as cru de longues semaines qu’elle l’était effectivement, et tu as été plutôt soulagée d’apprendre qu’il ne s’agissait, en réalité, que de la fille de la concubine du père de voldemort.

 

Soulagée, car lorsque celui-ci t’a fait le résumé de sa vie à elle, ça ne donnait pas envie plus que ça d’entrer dans la famille : à 15 ans, elle en était à son quatrième avortement, était sur le point d’abandonner l’école et vivait avec un revendeur patenté de dieu sait quelles drogues.

 

Tu comprends mieux sa situation en lisant la convention.

Qui résume son histoire : tout le temps qu’elle a vécu avec sa mère chez le père de voldemort, donc de ses sept ans à son adolescence, voldemort, qui avait lui-même 17 ans lorsque elle est venue s’installer chez son père, a abusé d’elle sexuellement : pénétrations, fellations, tout ce qui est bon pour une toute petite fille de CP ou CE1 le soir après avoir fait ses devoirs, et ceci pendant 6 ans d’affilée !

 

L’objet de la convention : lui verser une grosse somme d’argent pour qu’elle ne porte pas plainte.

Il raconte tout, a signé et daté à la fin  du contrat.

 

Tu pleures beaucoup, tu cries toute seule dans ton appart, tu appelles tes copines, l’une d’elle a une mère psy à qui tu parles, personne n’est vraiment à même de t’aider à atténuer cette douleur fulgurante : ta petite fille a cinq ans, presque six, et elle vit chez l’amateur de chair fraîche.

Et quelle différence entre une fille de six ans et une sœur de sept, hein ???

 

Tu finis par décider d’en parler directement avec le malade.

Il n’est pas content : ce papier est à lui, tu dois le lui rendre.

Réaction en totale opposition à tes propres sentiments.

 

Tu tentes de lui expliquer ce que tu ressens, et que les enfants doivent rapatrier ton domicile manu militari, il te répond que ce qu’il a fait avec cette petite fille ne te regarde pas, qu’ils étaient « amoureux », et que de toutes façons, son père à elle lui était déjà passé dessus et que donc ça ne changeait rien.

Que bien sûr, tu ne peux pas comprendre, étant incapable d’être amoureuse.

 

Il est froid, détaché, n’a même pas l’air de se rendre compte de la gravité de ses explications.

Pour lui, ce qu’il a fait n’a strictement aucune incidence, c’est banal, et ça ne nécessite même pas une explication aussi minime soit-elle. Et il n’a pas cessé de répéter que l’enfant était d’accord. Comme si le consentement à cet acte de barbarie était possible à cet âge.

 

Tu as 100 fois plus peur pour ta fille, si c’est possible.

Il n’a même pas tenté de nier, tellement son comportement lui semble naturel et dans l’ordre des choses.

 

Et là, tu entres dans un dialogue complètement surréaliste au fil des jours, tentant de lui faire entendre raison.

Car pour toi, il n’est pas possible qu’un homme adulte puisse à ce point ne pas comprendre les implications de ses actes, tout ce que cela peut induire en terme de dégradation d’un tout jeune corps, de déchirure, de sang, et de séquelles psychologiques à vie.

 

Il te répond que tu veux la garde des enfants pour toucher une pension alimentaire, que tu es jalouse et envieuse de la merveilleuse nouvelle famille qu’il forme maintenant avec tes enfants et sa nouvelle compagne.

Que son conseil lui a bien dit de ne pas céder ou tu lui ferais du chantage à vie.

Et que de toutes façons, les médias amplifiaient les choses et les rendaient bien plus sordides que dans la réalité.

Laquelle réalité impliquait que tu lui rendes son document où il porterait plainte.

 

Tu entends 20 fois « c’est ma vie, ça ne te regarde pas » et autres « tu n’as pas le droit de me juger ».

Il t’explique que comme il a payé l’enfant devenue jeune fille, il n’a rien à craindre de la justice.

Et prend plaisir à te décrire ce qu’il raconte chaque soir aux enfants, à quel point tu es une mauvaise mère et combien tu ne les aimes pas.

 

Il plane à 10 milles, toi tu t’enfonces de plus en plus.

C’est la guerre psychologique des tranchées.

 

Tu hésites à aller au commissariat avec ton document, pour que la justice fasse son travail en protégeant les honnêtes gens des criminels avérés.

Mais tu ne veux pas priver tes enfants de leur père en l’envoyant en prison, car comment grandiront-ils alors ?

D’un autre côté, tu ne dors plus la nuit, en pensant non seulement aux risques encourus par ta fille, mais également par tous les enfants de son voisinage.

 

Détenir un tel savoir, une telle information, et ne pas l’utiliser : quelle serait l’étendue de ta responsabilité s’il arrive quelque chose ?

Tu en veux d’ailleurs terriblement à la fillette de ne pas t’avoir prévenue avant qu’il ne soit trop tard, avant que tu n’épouses et que tu ne fasses des enfants à ce monstre, alors qu’elle savait et qu’elle te connaissait.

 

La psy que tu consultes te dit qu’il a certes pu mûrir un peu depuis les faits qui remontent maintenant à plusieurs années…mais que rien n’est moins sûr, lorsque on considère l’âge de sa compagne actuelle, qui a quand même 14 ans de moins que lui et était mineure lorsque il a commencé à vivre avec elle, et la durée particulièrement longue des viols subis par la fillette.

 

Devant le manque de coopération qui te fait face, tu prends ton propre avocat pour le divorce, en lui expliquant que la donne a changé et qu’il faut absolument que tu récupères la garde des enfants, ne serait-ce que pour être capable de déceler des signes de mal-être chez ta fille indiquant une éventuelle atteinte à son intégrité physique.

C’est à ce moment que tu apprends que ta procédure n’a pas encore démarré.

 

Tu demandes donc le divorce toi-même, en joignant le document litigieux.

Voldemort veut te poursuivre en diffamation, il trouve injuste que tu demandes la garde en n’étant pas sur un pied d’égalité avec lui.

 

Il plane toujours et refuse toujours d’envisager la gravité de ce que tu lui reproches….

 

Ton employeur de son côté se montre plus compréhensif : tu lui expliques ce qui se passe, et il accepte de t’envoyer travailler dans les mois qui viennent dans la même ville que le père.

Pour calmer le jeu le temps d’un jugement qu’il espère en sa faveur, voldemort t’a laissé la garde officielle des enfants.

Ils sont inscrits dans l’école en face de chez toi.

Dans la réalité, il les prend la moitié du temps sans ton accord et écrit toujours ses lettres poignantes un peu partout histoire d’avoir des biscuits pour la route difficile du divorce.

Il a gardé toutes les affaires des enfants, vêtements comme jouets, tu rachètes tout, la mesquinerie n’est qu’un détail.

 

Lors d’un de ses « droit de garde », tu prends des vacances pour tenter de te remettre : tu pleures dès que les enfants ne sont pas là pour te voir, et tu ressembles à un zombie.

Le lendemain de ton retour, ton fils à la sortie de l’école commence à te dire des choses étranges.

En t’interdisant de lui faire des bisous sur le zizi, par exemple, ou le lui toucher tout le temps, car il n’aime pas quand papa lui fait ça.

Enfin, ça, c’est juste le début de ce qu’il a à te dire.

 

Cinq mois que tu pleures d’angoisse pour ta fille, et c’est ton petit garçon qui te raconte ça.

Il a trois ans.

 

 

11 Réponses to “Ninog versus Voldemort : évènements préliminaires”

  1. chouchou mars 8, 2010 à 8:13 #

    Ma chérie, comme j’aimerai pouvoir te serrer dans mes bras en te disant que ce n’est qu’un cauchemar, et que tout va bien!!! Quel merdouille cette histoire!!!

  2. ninog mars 8, 2010 à 8:42 #

    Faut voir le bon côté : ça aide drôlement à relativiser.

    Ah ben non en fait en y réflechissant: on se dit juste « non mais c’est pas possible pourquoi toujours MOI ??? »

  3. margotte mars 9, 2010 à 12:43 #

    Brrr… Bisous sages à tes petits. Apparemment tu as repris les choses en main de ton côté et c’est tant mieux.
    La prescription pour de tels actes, c’est la majorité + 10 ans, soit 28 ans. Et un « contrat » n’y change rien. Grand principe en droit pénal : « nemo auditur quiam propriam turpitudinem allegans » : « on n’écoute pas (en justice) celui qui invoque sa propre turpitude » Non mais !
    Cela fait quelques temps que je suis ton blog … en silence. Connais tu cette citation : « tout ce qui ne tue pas rend plus fort ».

  4. Dézingue mars 9, 2010 à 9:24 #

    J’abomine cette citation. Tout ce qui ne tue pas vous durcit, certes, comme une bonne cicatrice bien fibreuse. De là à être Musclor… enfin bon.
    Ninog je suis vraiment désolée que tout ce binz ne soit pas encore résolu mais pourquoi diable cette jeune fille ne voudrait pas témoigner en ta faveur? Y’a pas d’autres victimes de ce psychopathe?
    C’est pas possible que les choses restent comme ça. 😦

  5. ninog mars 10, 2010 à 1:00 #

    Margotte, effectivement pas de prescription, contrat ou non.
    Dezingue, tu veux pas que je raconte tout de suite la fin de l’histoire, non plus?
    Surtout que je ne la connais pas…

  6. Anonyme de KL mars 10, 2010 à 1:03 #

    Que c’est dur à lire, ça me brasse terrible…
    Je suis partagé entre le dégout, l’horreur et l’incompréhension à la fin de la lecture…
    Je ne sais que te dire à part courage !

    C’est tout de même (un peu) rassurant de penser que le plus dur est derrière toi.

  7. lucileh mars 10, 2010 à 5:40 #

    Je viens de lire, et c’est dur dur dur… De voir le point de vue de la mère, de voir que tu te débats, que tu morfles, que tu encaisses… De voir que rien ne se voit, que l’inimaginable existe… De se sentir impuissant… De voir que ce sont les enfants qui trinquent…

    Cette jeune fille pourrait elle en effet témoigner ? Tout dépend si elle a trouvé une autre manière de tourner la page et de se reconstruire…

    Il faut que ça s’arrange, d’une manière ou d’une autre, mais ça tu le sais déjà, et je pense que tu oeuvres dans la bonne direction…
    PLein de courage… n’hésite pas si tu veux parler…

  8. avocat du diable mars 10, 2010 à 10:59 #

    tourner la page ? ah ben non, avec le magot qu’elle a reçu, pas question de se passer de la porche et des thalasso…
    en fait, c’est pas sa faute à voldemort si il ne peut payer que 10 euros tous les 3 mois de pension alimentaire, avec tous les contrats qu’il doit avoir à gauche et à droite (hormis celui qu’il a négligemment laissé trainer…. ‘foiré)

    bref, la pauvre jeunette, je déconne, mais elle doit être coincée entre le mal être à pas vouloir ressortir tout çà et le …. contrat

    biz ninog, on pense bien à toi (même en étant classé psychopathe de base 😉 )

  9. Ali mars 13, 2010 à 10:51 #

    J’suis abasourdie.
    J’sais pas si j’ai tout bien compris… mais tes enfants sont toujours avec ce type ? Si c’est le cas, je comprends pas. C’est atroce. T’as vu une assistante sociale ? C’est impossible de laisser des gamins dans une telle situation, et en particulier les tiens. Il peut pas avoir de « droit de garde » dans de telles conditions !
    Et on s’en fou que tes enfants grandissent sans père !!! Ca vaut 100 fois mieux qu’avec un mec qui va foutre en l’air toute leur intégrité physique et morale.

  10. noebleue mars 13, 2010 à 11:03 #

    Ton récit serre la gorge…
    Que dire sinon essayer de t’envoyer du courage et de l’énergie
    pour te battre.

  11. ninog mars 13, 2010 à 10:07 #

    Je vais essayer demain ou peut-être plus surement lundi de taper la suite…
    Histoire de répondre à quelques questions au moins.
    Merci pour les encouragements et le soutien.

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