Scarface

8 Sep

Aujourd’hui, tu te présentes à la cantine après un petit passage par la table d’opération de ta dermatologue qui a jugé utile de prélever des morceaux de ton visage à fins d’examens approfondis.

 

Tu pourrais prétendre à un rôle dans scarface : des pansements s’entrecroisent sur ton visage de manière totalement inesthétique, ne laissant place qu’à des coulures douteuses que tu sais être de la bétadine et un peu de sang, mais qui laissent toutefois légitimement place au doute quant à leur appellation et leur origine exactes.

 

Un collègue encore inconnu profite donc logiquement de la queue s’éternisant pour te faire des propositions que la morale réprouve, malgré ton insistance visible à désirer te plonger dans ton livre, lui faire remarquer que tu es encore toute vaseuse de ton anesthésie et parler inlassablement des joies de la maternité lorsque l’on a donné naissance à une progéniture si nombreuse que l’on parvient à peine à les compter.

 

Ce n’est pas la première fois que tu te retrouves dans la situation de devoir repousser à coup de plateau les avances douteuses d’un déséquilibré attiré par ton visage particulièrement disgracieux.

 

Tu en as pour preuve l’autre collègue t’ayant qualifiée de « physiquement très intelligente » alors que tu trimballait partout tes joues de hamster suite à une rage de dents et tes yeux de lapin russe à la limite de l’explosion.

 

En dehors de ces exceptions, il faut quand même relever que tu laisses tes collègues merveilleusement indifférents…

 

Tu en parles avec ton colocataire, qui en sa qualité de top model a obligatoirement une opinion sur le sujet.

 

En fait non.

 

Tu devrais te sentir très flattée qu’ils te fassent des avances alors que tu es défigurée, non ?

 

OU alors…ou alors, ils font comme ces types un peu désespérés dans les bars : ils s’attaquent à ce qu’ils estiment être la proie la plus faible, car la plus hideuse donc la moins à même de faire preuve de discernement pour cause de confiance en soi inexistante.

 

Oui, ou alors…

 

Ta confiance en toi est maintenant effectivement six pieds sous terre.

 

 

3 Réponses to “Scarface”

  1. Luc septembre 8, 2010 à 8:25 #

    Bonsoir Ninog,

    Effectivement si c’est le deuxième « ou alors » qui est l’explication ce n’est pas à la gloire de l’espèce masculine ! 😦

    Mais je me refuse à admettre cette idée, ne serait-ce que parce que ce genre de personne se rapprocherait plus du charognard que du « dragueur prédateur » et que Ninog n’est pas un bout d’os à ronger, non mais des fois !!

    Il y a d’autres « ou alors » possibles :
    – le type est du genre SM fétichiste et il flashe sur les pansements ? (même si ce n’est pas évident dans ton travail, essaye un jour de porter une blouse d’infirmière, tu verras ^^)
    – les pansements te donnent un air d’autorité hargneuse qui leur rappelle leur maman et ça les rend tout chose ?
    – Cela met en valeur l’éclat de tes yeux, la noblesse de ton front, et laisse rêveur sur ce que cache le pansement ?
    – Le type a compris que c’était un soin esthétique. En bon trader, il investit sur le fait que tu seras encore plus belle lorsque les pansements auront disparu ?

    La liste n’est pas exaustive, mais elle montre que ta confiance en toi n’a rien à craindre.

    C’est la leur qui est du genre zombie 😉

  2. ninog septembre 8, 2010 à 9:58 #

    Hum, en fait ce n’est pas vraiment un soin esthétique, mais plutôt destiné à mesurer l’étendue des dégâts du soleil africain de mon enfance sur ma peau…mais je n’ai même pas peur, non non non, mon karma est tellement mauvais que je suis scertaine que même un cancer de la peau serait MOURU rien qu’à me toucher !!!

    Sinon, la gloire de l’espèce masculine, QUELLE gloire de l’espèce masculine???
    Ah là là, toi on sent que tu n’as pas lu en profondeur ou pas saisi l’étendue de mes déboires avec la gent masculine, également appelée « tarés » !!!

  3. Luc septembre 8, 2010 à 10:19 #

    Arf ! Là c’est « Luc au pays des Machettes » ! 😀

Laisser un commentaire